1. |
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quand le feu ne brille pas
qu’entre nous deux s’acharnent des vœux
que personne n’incarne
vois-tu ces choix
qui nous narguent et nous charment déjà
une gâchette au doigt?
quand le feu ne brille pas
que fais-tu donc?
as-tu idée des interrogations que ça suscite en moi?
que fais-tu quand je n'appelle pas?
ton numéro de téléphone
ne le donnes-tu à personne?
à l’heure des combats
lorsque chacun se targue de soi
d’étouffements infâmes
iras-tu au pas?
baisseras-tu les armes devant notre marée de larmes?
si tu t’en vas
te feras-tu manquer?
me feras-tu rêver de toi?
je ne sais pourquoi
l’avenir me menace devant
ton numéro de téléphone
les craintes folles s’époumonent
ton numéro de téléphone
j’aimerais que tu me le donnes
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2. |
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pourquoi suis-je allé vers la plus folle?
j’y pense, autour de moi tout devient flou
j’aurais pu sauver la plus belle
des bras trop serrés d'un amant jaloux
pourquoi suis-je allé vers le plus fou?
saccagé tous mes autres rendez-vous
pour celui qui ne se pointerait jamais
à l'heure, à qui je pardonnerais tout
je ne le connais pas
ce petit bout de moi, celui qui flanche
ce morceau de moi
qui provoque déjà des avalanches
pourquoi t'ai-je aimé sans retenue?
j’ai mis mon coeur en petite tenue
un jour, il ne portait plus rien
toute protection avait disparu
pourquoi t'ai-je aimé sans rien compter
mes vieux principes si vite oubliés?
je me voyais longtemps rester seul
m’épargner quelques coups de trop dans la gueule
je ne le connais pas
ce petit bout de moi, celui qui flanche
ce morceau de moi
qui provoque déjà des avalanches
pourquoi je ne la reconnais plus?
pourquoi je ne le reconnais plus?
cette étrangère qui m'avait tant plu
cet inconnu qui maintenant me rappelle
une ballade, une vague étincelle
je ne le connais pas, ce bout qui flanche
qui provoque déjà des avalanches
je ne le connais pas
ce petit bout de moi, celui qui flanche
ce morceau de moi
qui provoque déjà des avalanches
je ne le connais pas
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3. |
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tu connais cet instant où les refuges se font rares
on bombarde ta route, on t'arrache le temps
on a subtilisé tous les brouillons de tes histoires
quand il n’y a jamais eu que le bout d’un crayon
les gens sont décevants
les gens sont décevants
tu répétais souvent:
« les gens sont décevants »
l’univers joue une pièce à l'unisson
ça sonne faux et mou, ce n'est pas ta chanson
et des bombes font écho jusqu’au fond de tes nacelles
mais tu ne quitteras jamais cet endroit
tu ne le quitteras pas
les gens sont décevants
les gens sont décevants
tu répétais souvent:
« les gens sont décevants »
ne rejoins pas leurs rangs
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4. |
hologramme
04:22
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comme un hologramme, une vidéo
un idéal qui serait tombé de haut
j’imagine que je m’imagine des choses
comme une transe où tout se métamorphose
l’impossible drame arrivera
éclipsera toute autre alternative
j’imagine que je m’imagine le pire
que tout s’arrête et qu’il n’y ait rien à dire
que la ville en silence noie nos rêves et t’emmène loin de moi
une sève de chagrin coule dans nos mains
une image, un reflet, un mirage, un dessin
valétudinaire et sans repos
en plein hiver, on m’a dit: « sauve ta peau ! »
j’imagine que je m’imagine des choses
rien ne me tente de ce que l’on propose
oui, j’imagine que je m’imagine des choses
comme une transe où tout se métamorphose
et la ville en silence noie nos rêves et t’emmène loin de moi
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5. |
feu nous deux
04:10
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je me réserve du temps
sur des dunes de néant
sous un astre torride
suis-je le seul survivant
d’aussi vieux sentiments
éclos de chrysalides?
je t’ai entendue crier
à travers des nuées
un brouillard de panique
les yeux dilatés de vin
je me refais les mains
dans une ère mécanique
je ne veux plus rentrer chez moi
y a la nuit qui aboie
des voleurs qui se piquent
j’ai tenté de te répondre
mais la forme d’onde
était sombre et cryptique
redescendre de feu nous deux
ne plus s’attendre à rien de mieux
rien ne m’arrive souvent
je traverse le temps
d’un pied anecdotique
tout ce à quoi je m’accroche
finit dans une cloche
où plus rien ne respire
nos émissions, sans réponses
seront bientôt lasses
et hélas, je devrai
redescendre de feu nous deux
ne plus m’attendre à rien de mieux
et les cendres de notre feu
se rallumeront, qui sait, dans d’autres cieux
redescendre de feu nous deux
ne plus s’attendre à rien de mieux
oui, les cendres de notre feu
se rallumeront peut-être dans d’autres cieux
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6. |
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je n’ai jamais vraiment le coeur à la fête
tout est bien pénible dans mes petits yeux
le monde m’étouffe et nourrit mon air bête
d’étranges idées, de voeux licencieux
fais pas attention, je regarde dans le vide
entre deux colonnes, une toile d’araignée
qui réconforte mes sensations acides
et héberge celle que j’entends murmurer
calme-toi, mon bel ami
tu n’as rien à faire ici
et le soleil fait son chemin pendant que je me cache sous des glaciers
et la route s’arrête là où l’on se sent incapable d’oublier
moi je vais rester à souffler sur tes cheveux
que le vent se rappelle de feu nous deux
j’aimerais inonder notre récit vénéneux
d’images de toi qui font mouiller les yeux
calme-toi mon bel ami
tu n’as rien à faire ici
quand ton coeur traîne ailleurs
n’écoute pas ceux qui te demandent
d’oublier tout ce qui te tourmente
ça ne sert à rien
calme-toi, ne t’en fais pas
calme-toi, n’écoute pas ce qu’on te demande
des chemins vacants se dessinent sur toi
je les emprunterai encore une fois
quelques mois de malheur pour une heure de joie
je ferai le détour encore une fois
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7. |
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divise mon jour en deux
étire mes matins bleus
fais de moi une idée vague
ne me traîne pas là-bas
laisse-moi dans mon pijama
berce-moi jusqu’à dimanche
oh! engourdis-moi encore
oh! ne me réveille pas, je dors
le tourbillon attend dehors
que je quitte le château fort
j’ai un peu peur de tout, de rien
ici, la douleur s’élargit
mais s’assagit, se tranquilise
le sommeil berce mon chagrin
je veux passer ma vie au lit
le bel arbre, par la fenêtre
abrite bien quelques bêtes
que l’on voit un jour sur trente-trois
choisis mieux tes batailles
si devant la vie je baille
rien ne sert que tu pestes, que tu railles
oh! engourdis-moi encore
oh! ne me réveille pas, je dors
le tourbillon attend encore
que je mette le nez dehors
j’ai peur de tout, j’ai peur de rien
ici, la douleur s’élargit
mais elle s’apaise, s’adoucit
et comme je ne suis pas guéri
je veux passer ma vie au lit
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8. |
petit regret
02:55
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je te couvrirais de baisers et de noms de lunes
je transformerais en statues les filles qui m’allument
mais ce n’est pas si grave, si ça donne rien
je m’égarerai par d’autres chemins
mais les chemins tardent à apparaître sous mes pieds
alors je chancelle et je retombe à tes côtés
je vivrais dans un bain, faites que le monde entier s’éteigne
j’attendrai toujours que notre vile tache déteigne
ce petit regret que l’on traîne
attaché à nous par une chaîne
je te couvrirais de baisers et de noms de lunes
je désamorcerais les grenades de nos rancunes
mais je n’ai plus le cran, je n’ai plus le coeur
je suis fatigué de craindre ta peur
et ce déchet amer qui traîne entre nous deux
et envoie dans les airs notre bel hélium amoureux
je voudrais qu’il s’envole, notre ballon magique
j’y embarquerai mon amour famélique
et ce petit regret que je traîne
attaché à moi par une chaîne
ce petit regret, attaché à moi
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9. |
tes souvenirs
03:03
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rien dans la vie que ces espoirs fiévreux, sanguinolents
rien ne te restera de moi
oui, pour nous deux, j'avais prévu un été sanglant
orné d'épines, d’aléas
la ville, depuis ton départ, a compté ses heures de gloire
moi, je m'abîme à t'imaginer, j’hallucine dans le noir
mais si tes souvenirs sont des royaumes laissés sans roi
non, ne te souviens pas de moi
les longs détours que l'on prenait pour aller chez toi
ont rétréci pas à pas
jusqu'au beau jour où, traînant du point B au point A
tu m'as dit: « rentre chez toi »
la ville s'endimanche d'une tempête blanche
et dans l'hiver confondant, maladroit
toi, toute frileuse, tu penses à moi
mais si tes souvenirs ne sont que les voeux d'une autre foi
non, ne te souviens pas de moi
sous l'étreinte de la ville, tu te recroquevilles
et pendant que je sillonne le vent
tu t'abrites dans ta cachette d'enfant
mais si l'avenir te fait voyager les bras en croix
non, ne te souviens pas, oublie-moi
non, ne te souviens pas de moi
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10. |
petite esthète
03:55
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sous un toit ténébreux, dans cet air vicieux
on a fait connaissance dans un lit de malchance
des cendres sur les draps, des fantômes dans nos bras
oui, tout était écrit pour que l’on n’y croie pas
la lourde citadelle, polis-la, rends-la plus belle
c’est toi qui les rends belles, stoïque sentinelle
qui guette nos écarts, nos pensées graves et noires
c’est toi qui la rends belle, la bassesse cruelle
quand je te dis tout bas: « non, ne t’arrête pas
oui, prends-moi sans nuance et ne t’habitue pas à mon absence »
bébé, hiberne dans mes bras
ne prends pas froid
c’est toi qui les rends belles, les voix
qui nous appellent au fond des bois
rien n’a marché ici, nous étions faits d’avance
le train que l’on a pris n’allait dans aucun sens
c’est dans cette autre vie qu’on se laisse dire « je t’aime»
dans une langue étrangère, pour que personne ne comprenne
c’est dans cette vie-là que la menace est morte au combat
hiberneras-tu dans mes bras?
prendras-tu froid?
on va devoir fuir dans les bois
car la tempête est sous nos toits
oui, la tempête est sous nos toits
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11. |
ce frisson-là
03:30
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il ne neigeait pas
il ne neigeait pas
le jour où tu m’as emmené coucher chez toi
mais ce frisson-là me connaissait déjà
il m’a donné aussitôt froid, éléana
éléana, tu m’as donné aussitôt froid
il ne pleuvait pas
il ne pleuvait pas dans nos esprits ni sur nos corps
il ne pleuvait pas
mais ton cinéma imposait ce décor
et il a plu sous nos yeux noirs, éléonore
non, ne me dis pas ce qui t’abat comme ça
je ne coulerai plus jamais si bas
non, ne me raconte pas, censure-toi
je ne coulerai plus jamais si bas
il brillait fort, ce soleil-là
sur ta nuque cuisante
sur la peau tendue de tes bras
mais ce frisson-là
nous connaissait déjà
ce frisson-là ne nous quitterait pas
oh! léana! oh! léana!
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12. |
égarés
03:07
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nous nous sommes égarés, restons-en là
la nuit occulte les couleurs, mais l’aube voit
une chambre sinistre, sans éclat
nous nous sommes égarés l’un dans l'autre
dans un dialogue bourré de fautes
et si on s'était dit d'autres conneries?
serait-ce différent? Serait-ce pareil?
la question me chavire dans mon sommeil
on a fait des zigzags inutiles
pour arriver à la conclusion débile
qu'il faudrait se refaire séparément
qu'on effacerait les traces qu'on a laissées
dans un déluge sans pitié
mais si on s'était dit d'autres conneries?
on serait peut-être à des milles, des galaxies
de ce trou noir, celui qui nous a pris
un vendredi d’automne quand on s’est dit
qu’on s’était tout dit
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13. |
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oui j'ai craché mon coeur ce soir, j’ai vraiment tout donné
et ça me fait tout drôle de voir l’histoire se terminer
le soleil se lève en pleurant et les lampes s'éteignent
les autos partent en rugissant sur l'asphalte qui saigne
oui, j'ai craché mon coeur ce soir. oui, j'ai vraiment tout donné
rideaux tirés, c'est l'heure de voir l’histoire se terminer
c’est pas plaisant du premier coup, ça laisse un goût amer
un jour, ce sera notre tour à nous de mordre la poussière
un chat tourne dans la ruelle. où s'en va-t-il comme ça?
il parade comme une sentinelle, puis il revient vers moi
je lui chante cette chanson-là, le deuil des petits riens
on ne sait jamais où l'on va ni si l'on en revient
tu es partie sans crier gare vers ton eldorado
tes bagages laissés à la gare m’ont fait froid dans le dos
tu es partie sans crier gare, maintenant rien ne t'arrête
il pleuvait sous ton parapluie, ça inondait ta tête
les poèmes, les instants volatiles qui font trembler les feuilles
s’envolent et font des tourbillons au-dessus de nos têtes
les petites morts, au coin des rues, qui abritent des bêtes
rumineront bientôt dans ta vie l’idée d'une grande fête
oui, j'ai craché mon coeur ce soir, j’ai vraiment tout donné
l’idée que ce moment de gloire me soit rapatrié
est en soi comme une petite mort pour mon âme égarée
ce soir, moi, je dors comme un loir sur cet air à rêver
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FÉLIX DYOTTE Montreal, Québec
Avec son premier album homonyme paru en mai 2015, Félix Dyotte a su honorer avec noblesse la tradition française dans ses expressions les plus jubilatoires en leur juxtaposant une modernité arrogante et poétique empruntée à la brit-pop. Son troisième album «Airs païens» un troisième album paru le 12 mars 2021. ... more
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