1. |
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Une bouffée d'air salin
M'a rappelé les larmes de nos vieux chagrins
Tu perles sur mon visage
Si je demeure immobile sur ce rivage
Les peines en surdose
Paralysent si bien
Voilà pourquoi
Je cours, je cours, je cours
Vers d'autres lendemains
Un peu moins lourds
Qui m'appellent
Je cours, je cours, je cours
Ne me rattrape pas
Une vague de chaleur
Qui dans l'ennui parfois réchauffe nos cœurs
La nostalgie est brûlante
Elle peut vous avaler comme une déferlante
Comme fane une rose
Fanera mon chagrin
Si toutefois
Je cours, je cours, je cours
Vers d'autres lendemains
Un peu moins lourds
Qui m'appellent
Je cours, je cours, je cours
Et ma peine d'amour
Plus vite s'éloignera
Je cours, je cours
Vers d'autres lendemains
Un peu moins lourds
Qui m'appellent
Je cours, je cours, je cours
Ne me rattrape pas
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2. |
Station balnéaire
03:38
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Tu obtiens toujours ce que tu veux, Léandre
Des aveux tendres aux voyages à deux
En Flandre zélandaise sans payer un sou
Puis, rupture sans esclandre au mois d'août
Avant de faner à l'automne
Et de ne plus croire en l'amour
De reprendre le téléphone
Au lieu de se pendre
Et dire: « Bonjour, que fais-tu ce soir?
Ça serait bien de se revoir
Et d'oublier l'autre fois où tes histoires
M'avaient endormi au comptoir du bar »
Tu obtiens toujours ce que tu veux, Laurence
Un catamaran dans le sud de la France
Sur lequel tu comptes tes bijoux
Tu voudrais le monde dans tes bajoues
Mais ce que tu veux te détruit
Comme une vieille maladie
Et à la station balnéaire
On t'offre un Vesper
Et tu n'espères que le lendemain
Quand ton corps quittera le sien
Tu monteras dans ton coupé MG
Qui arpentera la Méditerranée
Tu obtiens toujours ce que tu veux, Camille
Tes grands mots jettent de la poudre aux yeux des filles
Et des gars qui s'entichent de belles images
Ils se croient dans Pauline à la plage
Mais leur univers c'est Fanfan
Et tu les hais tous en même temps
Et ceux qui ont une tête à eux
Voient clair dans ton jeu
Tu hésites:
Secte suicidaire
Ou la station balnéaire
D'une connaissance banale
Qui t'avait dit:
« Viens ici, je m'ennuie dans ce paradis »
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3. |
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Que ce soit un vol d'hirondelles
Qui t'ait donné cette idée-là
De voir si fort battre leurs ailes
Au-dessus de tous tes tracas
Que l'issue soit accidentelle
Tracée dans les lignes de nos doigts
La conclusion est telle quelle
Que ce soit toi, que ce soit moi
Au clair-obscur d'une aquarelle
Un chat m'a demandé pourquoi
Nos soirées sombres à la chandelle
Refroidissaient à chaque mois
À quoi bon demander laquelle
De toutes nos mauvaises fois
A tout jeté à la poubelle
Que ce soit toi, que ce soit moi
Qu'au plus profond de ta prunelle
J'aie fondé mes peurs et mes joies
Et que sous la pluie torrentielle
Tu n'aies pu penser qu'à mon toit
Mais quand la danse passionnelle
Ne coordonne plus ses pas
La faute elle aussi bat de l'aile
Que ce soit toi, que ce soit moi
Que l'issue soit accidentelle
Tracée dans les lignes de nos doigts
La conclusion est telle quelle
Que ce soit toi, que ce soit moi
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4. |
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Si contre toi je raconte mille et une choses
Et que je fais des pieds et des mains pour t'éviter
Si sur le passé s'attarde une aura grandiose
C'est peut-être que je ne t'oublierai jamais
Qui sait?
Pourtant, je m'épanouis
Mon coeur humide et rose
Flotte au gré du vent comme un avion d'origami
Mais le paysage est fait d'une encre indélébile
Et je crois avoir reconnu ton trait
Oui, peut-être que je ne t'oublierai jamais
Si par une croisée quelconque je te dévisage
Et que par la bande tu reçoives mes messages
Certains déterrant de vieilles histoires irrésolues
D'autres t'envoyant un doux baiser
Et au moment où le futur m'apparaît désert
Où les ultimes efforts d'oublier portent fruit
Tu éblouiras en moi comme un dernier éclair
Et je saurai que rien au monde n'y fait
Que peut-être que je ne t'oublierai jamais
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5. |
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Est-ce que je vais devoir faire une croix?
La menace s'impose à chaque fois
Une lourde prière sur les bras
Cette lourde prière ne s'en va pas
Et toi
Tu mets la dynamite
Sur la vie que j'avais construite
Le jour où ça détonnera
Encore il faudra se résoudre à
Faire une croix
Une croix
Oh! comme le doute vient emporter
Le caractère naïf de la beauté
Nos espérances sont ravageuses
Et nous voguerons sur une mer houleuse
Et toi
Tu mets la dynamite
Sur la vie que j'avais construite
Le jour où ça détonnera
Encore il faudra se résoudre à
Faire une croix
Une croix
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6. |
Jeanne
04:51
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Jeanne ne s’émeut plus de mes chansons tristes
Elle me dicte des thèmes
Anti-lacrymogènes
Jeanne m’intéresse à des idées païennes
Des saluts au soleil
Et l’esprit qui sommeille
Rien ne sera plus pareil
Jeanne ne s’émeut plus de mes chansons tristes
Elle veut que je me démène
Pour inventer des scènes
De théâtre onirique
Pendant qu’elle boit sa limonade
J’écris, elle imagine
Elle se prélasse dans la piscine
Rien ne sera plus pareil
À partir de maintenant
Rien ne sera plus pareil
Jeanne me raconte l’art apollinien et dyonisiaque
Elle évite la tragédie
Elle dit que j’en ai assez dit
Elle me raconte son pays
On y évolue avec les lacs
Les rivières et les torrents
Les mares et les étangs
Elle dit qu’avec le temps
Ils emporteront mes tourments
Jeanne ne s’émeut plus de mes chansons tristes
Elle me dicte des thèmes
Nage avec les baleines
Rien ne sera plus pareil
À partir de maintenant
Rien ne sera plus pareil
J’entrevois monts et merveilles
Rien ne sera plus pareil
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7. |
Stop Idaho
03:55
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J'ai roulé
À m'en briser les os
À la croisée
J'ai fait un stop Idaho
Ta silhouette
À la fenêtre en bois
Ma bicyclette
A ralenti sous les lilas
J'ai fait un stop Idaho
Il y a
Près de toi, près de moi
Tant d’émoi
Qui s'endort si on ne le voit pas
Moi j’ai fait un stop Idaho
J’ai voulu sauver ma peau
J'ai fait un stop Idaho
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8. |
Politesses
01:47
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9. |
Chrysanthèmes
05:22
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Reste, tu as froid
Grimpe dans mes bras
Dehors c’est invivable, je crois
Dehors j’ai vu nos espoirs en anathème
Cherche ton soleil
Près de notre lit
Cet hiver, à moitié endormis
En cuillère, sans un bruit
Sans un acouphène
Lèvres contre lèvres
Derme contre derme
Et le vent se lève
Sur nos chrysanthèmes
L’amour, l’amour l’après-midi
A percé le ciel tout gris
Les journées sont bien courtes par ici
Dans leurs bras, on s’y berce
Sous un même thème
Lèvres contre lèvres
Derme contre derme
Et le vent se lève
Sur nos chrysanthèmes
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10. |
Ulverton
04:55
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Novembre illumine la poussière
Dans les chambres, tout est à l'envers
La lune est une éponge
Quelque chose me ronge
Mais tu illumineras la nuit aussi
Les oies blanches ont envahi le champ
Elles repartiront rapidement
Tout est de passage
Même ton maquillage
S’en est allé à la première pluie
Et j'entends
La ville qui me crie:
« Attend, ne reviens pas maintenant »
Oui, j’entends
La ville qui me crie
« Attend, ne reviens pas maintenant »
On a aligné les heures abstraites
Marché sans victoires et sans défaites
Un mystère nous possède
Dans la forêt tiède
Qui nous avale dans le creux de son lit
Et j'entends
La ville qui me crie
Attend, ne reviens pas maintenant
Oui, j’entends
La ville qui me crie
Attend, attend encore un instant
Ne reviens pas maintenant
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11. |
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J'aimerais tellement que tu saches
Tout ce qu'on ne te dira jamais
Des fossiles emmurés dans la glace
Cachent d'immenses secrets
Pour ce que valent tes larmes
J'ai marché longtemps dans ta nuit
À travers des nuages d'alarmes
Des détecteurs d'incendie
Quand finit cette bataille?
Tu trembles comme les bougies
Qui allument de leur seule lumière
Un long couloir infini
Le vent dévale à vive allure
Il sème des monarques sur les rochers
Pour ce que valent tes larmes
J'ai marché longtemps dans ta nuit
À travers des nuages d'alarmes
Des détecteurs d'incendie
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12. |
Vole au vent
02:38
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On se réveille pleins de promesses
Et l'aube a migré depuis longtemps déjà
Ce bel endroit que tu me pointes
Je ne crois pas être passé par là
Et volent au vent les anicroches
Je me sens près de toi ma chérie
Et vole au vent, petite cloche
Ne t'éloigne pas trop loin d'ici
Je collerai en ton absence
Les feuilles fanées manquant à l'herbier
Abandonné par d'autres danses
L'amour est là à saboter nos plans
Et volent au vent nos idées sottes
Je me sens loin de toi ma chérie
Et vole au vent, ferme ta porte
Si tu t’en vas, moi je reste ici
L'été s'achève, fragile et sombre
J'ai dérogé, je dérogerai souvent
Mais cette aubade que je me cherche
Fourmillera par tes volets battants
Qui volent au vent quand je chuchote
Je me sens loin de toi ma chérie
Et vole au vent, ouvre ta porte
Et laisse-moi rester cette nuit
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13. |
Inadéquat
03:54
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Nostalgique du tendre
T'as pas su attendre
Avant de me faire la cour
À la plage
La convalescence
Condamne d'avance
La candeur des grandes vacances
À de soudaines averses
Dis-moi comment te dire
Que j'ai l'âme aux faux pas
Que je suis, force est de le dire
Inadéquat
La nuit est ouverte
Au scandale, certes
Mais elle n'aura jamais l'audace
De nous suivre au bout de nos sanglots
Et à l'aube, sur la grève
Les épaves de nos rêves
Se redresseront comme de vieux éclopés
Une longue semaine
Dis-moi comment te dire
Qu'en voyant notre état
Le soleil nous déclarera
Inadéquats
Dis-moi comment te dire
Oui je suis, force est de le dire
Inadéquat
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14. |
Gare de Kyoto
04:34
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Les saules tabulaires
Devant le temple salutaire qui nous regarde
Entre les signes du paysage
La grâce est si violente qu'elle nous écrase
Et sur la passerelle
Une vieille femme avance
Elle s'incline et s'envole
Et sous l'effet du charme
La rivière de nos larmes
Inonde Kyoto
Je t'ai vu à la gare de Kyoto
J'étais perdu, je suivais un oiseau
Je t'ai vu à la gare de Kyoto
Puis, je ne te voyais pas
Tu avais pris le train
Vers Osaka
Le cimetière s'anime déjà
De la lumière qui danse comme un esprit
La mousse recouvre tout, même toi
Elle me couvrira un jour aussi
Un chat nous suit partout
On l'écoute à genoux
Sa fable est millénaire
La forêt des roseaux
Se referme sur moi
Je n'entends plus ta voix
Je t'ai vu à la gare de Kyoto
J'étais perdu, je suivais un oiseau
Je t'ai vu à la gare de Kyoto
Puis, je ne te voyais pas
Tu avais pris le train
Vers Osaka
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15. |
Piste d'atterrissage
03:56
|
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Il y a
Cette femme
Une idée dans le printemps s’acharne
Puis il y a un platane
Sous la pluie
Elle sait bien
Que le chemin cache
Une piste d'atterrissage
Et mine de rien, elle prend le soin
D’y lire un grand présage
Elle attend le message
D’un pigeon épuisé à la tâche
Un garçon coquillage
Lui sourit
Il sait bien
Que le chemin
Cache une piste d'atterissage
Que quelque part un angle mort
Scindera le paysage
Sur la piste qui attend
Le garçon prend son élan
Et s’envole comme un essaim de larmes
Les beaux jours qui se fanent
N’ont que faire des passions de passage
Et dans l'ombre du Reichstag
Elle lui dit:
Je sais bien
Que le chemin
Cache une piste d’atterrissage
Que volent devant moi le tarmac
Et les objets de charme
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16. |
Rafraîchis ma mémoire
03:33
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|||
Rafraîchis ma mémoire
Était-ce lui qu'on appelait ainsi
Était-ce toi?
Était-ce lui qu'on appelait ainsi
Était-ce toi?
Était-ce elle?
Était-ce moi?
Rappelle-moi l'histoire
Comment nous étions-nous connus?
Dans quelles circonstances?
Quels étaient les enjeux, le but
La distance parcourue?
Je ne sais plus très bien
Qui était assis dans ce train?
Qui était l'assassin?
Je me souviens d'une statue
D'une éclipse
D'un ravin
D'une corneille
D'une filature
D'une bouteille
Et d'un calepin
Rafraîchis ma mémoire
Étais-je bien le centre névralgique
De cette histoire?
Autour de moi ces visages flous
Qui semblaient m'en vouloir
Était-ce toi?
Était-ce lui?
Était-ce elle?
Était-ce moi?
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17. |
Je ne vois plus rien
04:01
|
|||
Je ne vois plus rien
Je ne vois plus ce qui m'habite
Je ne vois plus rien
Je ne vois rien d'autre que toi
La lumière est vague
Tout est à l'envers
L'ennui me sidère
Et la nuit meurt à se refaire
Lorsque tu rentres chez toi
Rentres chez toi
La nuit meurt à se refaire
Lorsque tu rentres chez toi
Rentres chez toi
Je ne vois plus rien
Je ne vois plus rien que la bête
Je ne vois plus rien
Tout s'est embrouillé dans ma tête
Comme le tonnerre
Tout est à l'envers
L'ennui me sidère
Et la nuit meurt à se refaire
Lorsque tu rentres chez toi
Rentres chez toi
La nuit meurt à se refaire
Lorsque tu rentres chez toi
Rentres chez toi
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18. |
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Les saules tabulaires
Devant le temple salutaire qui nous regarde
Entre les signes du paysage
La grâce est si violente qu'elle nous écrase
Et sur la passerelle
Une vieille femme avance
Elle s'incline et s'envole
Et sous l'effet du charme
La rivière de nos larmes
Inonde Kyoto
Je t'ai vu à la gare de Kyoto
J'étais perdu, je suivais un oiseau
Je t'ai vu à la gare de Kyoto
Puis, je ne te voyais pas
Tu avais pris le train
Vers Osaka
Le cimetière s'anime déjà
De la lumière qui danse comme un esprit
La mousse recouvre tout, même toi
Elle me couvrira un jour aussi
Un chat nous suit partout
On l'écoute à genoux
Sa fable est millénaire
La forêt des roseaux
Se referme sur moi
Je n'entends plus ta voix
Je t'ai vu à la gare de Kyoto
J'étais perdu, je suivais un oiseau
Je t'ai vu à la gare de Kyoto
Puis, je ne te voyais pas
Tu avais pris le train
Vers Osaka
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FÉLIX DYOTTE Montreal, Québec
Avec son premier album homonyme paru en mai 2015, Félix Dyotte a su honorer avec noblesse la tradition française dans ses expressions les plus jubilatoires en leur juxtaposant une modernité arrogante et poétique empruntée à la brit-pop. Son troisième album «Airs païens» un troisième album paru le 12 mars 2021. ... more
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